La stratégie gagnante !
Je suis sorti léger, comblé, joyeux de la dernière réunion du collectif samedi dernier ! Alors oui, c’était génial d’être en si bonne compagnie, avec des gens fiables, concrets, riches d’idées et désireux de réaliser quelque chose de bon ensemble.
Et puis il y a eu ce moment où j’ai compris pourquoi le collectif avait vraiment une chance de fonctionner, vite, fort et longtemps. Pourquoi il était possible que nous réussissions réellement la transition dans notre région.
Tant d’associations avec de bonnes intentions se sont essoufflées parce que les bénévoles ne trouvaient plus les ressources nécessaires en leur sein. En parallèle, tant d’institutions établies se sont dégradées par la rigidité de leur fonctionnement et ont perdu les bonnes intentions qui étaient les leurs au début.
Et alors nous ? Eh bien nous, nous avons la chance de réunir, au sein de notre collectif, les professionnel-le-s et les bénévoles, les structures établies (rodées, solides, financées) et le mouvement spontané (fluide, proche de ses aspirations, libre).
Un exemple : Eco-école. Une personne dont c’est le métier souhaite réaliser une action écologique, pédagogique, bonne pour la communauté : créer des bacs de culture, planter des fruitiers, dans une école primaire. Les règles normales de sa structure (liées à la hiérarchie, aux plannings, aux nécessités de service) auraient pu entraver voire empêcher la réalisation rapide de ce projet. Dans l’autre sens, si un-e citoyen-ne lambda mais avec les connaissances et les amitiés nécessaires avait eu la même intention, c’est le matériel, les ressources et les appuis qui lui auraient manqué. Réunissez les deux et vous réussissez l’opération.
Je comprends enfin que nous avons besoin d’être des deux côtés du mur et de se lancer des cordes, de le gravir ensemble ce fichu mur qui, je le croyais, séparait jusque là les institutions et les citoyen-ne-s. C’est GRÂCE aux institutions établies (services municipaux, écoles, hôpitaux, services sociaux), GRÂCE aux gens éveillés et enthousiastes de ces institutions et GRÂCE aux citoyen-ne-s non professionnel-le-s que nous allons réussir la transition.
Deux exemples encore : C’est grâce à l’équipe enseignante d’une école de Wissembourg et grâce à un membre du collectif avec quelques connaissances que la communication consciente (on dit aussi « communication non violente ») pourra être utilisée, testée, suggérée auprès des enfants. Institution (locaux, planning, matériel) + professionnelles + bénévoles = une action durable.
Et puis, pour revenir au Repair Café : la structure est là (locaux, matériel, assurance), les professionnels chaleureux et motivants, les bénévoles motivés.
Je vous propose donc une petite recette : pour chaque action du collectif, prenez une bonne rasade de membres sensibilisé-e-s et enthousiastes, puis ajoutez-y une louche d’institution et rehaussez finement le tout avec la personne qui attendait d’exprimer le meilleur de son lieu professionnel.
Bref, tout ça pour dire, que nous allons nous régaler !
Mathieu
P.S : Alors bon, l’image d’accroche, c’était pour adoucir un peu mon titre que je trouvais trop « jeune-loup-de-la-finance ». Dites-moi juste si mon article perd en crédibilité …